
L’action des Conservatoires d’espaces naturels contribue à l’atténuation du changement climatique par la gestion et la restauration des espaces naturels.
Changement climatique et crise de la biodiversité
L’action des Conservatoires
Nos méthodes Label
bas-carbone
Changement climatique et crise de la biodiversité : deux enjeux interdépendants
Depuis plus d’un siècle, certaines activités humaines comme la combustion d’énergies fossiles, la déforestation et l’augmentation de l’élevage ont entrainé une augmentation rapide et sans précédent des émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions ont provoqué à leur tour une élévation des températures et une intensification des phénomènes climatiques extrêmes (source : climate.ec.europa.eu). Des organismes comme le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) ou l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) permettent de mettre en évidence l’interdépendance entre la crise de la biodiversité et le changement climatique.

Ce graphique montre la corrélation entre la perte de la biodiversité et le changement climatique, cependant sa cause première est la dégradation des habitats naturels.
L’indicateur sur le changement climatique (en haut), montre l’évolution des températures depuis 1970 jusqu’à 2020 par rapport à la moyenne prise entre 1961 et 2010. On observe une intensification des couleurs, du bleu au rouge, montrant le réchauffement des températures à la surface du globe.
De la même manière, le déclin de la biodiversité (en bas) est montré avec un recul de 50 ans par un dégradé de couleur, du vert vers le gris, montrant la perte de diversité du vivant.
Source : showyourstripes.info, par Ed Hawkins, Centre national des sciences de l’atmosphère, UoR.
L’action des Conservatoires pour l’atténuation du dérèglement climatique grâce à des Solutions fondées sur la Nature
L’IUCN définit les Solution fondée sur la Nature :
« Les Solutions fondées sur la Nature sont des actions qui s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis que posent les changements globaux à nos sociétés comme la lutte contre les changements climatiques, la gestion des risques naturels, la santé, l’approvisionnement en eau ou encore la sécurité alimentaire. En effet, des écosystèmes préservés ou restaurés, qui sont résilients, fonctionnels et diversifiés accueillent une grande biodiversité et fournissent ainsi de nombreux services écosystémiques à nos sociétés. »
Les écosystèmes en bon état écologique séquestrent naturellement du carbone (particulièrement dans les sols et dans la biomasse) et contribuent à l’atténuation du changement climatique en tant que solution fondée sur la nature.
En protégeant, gérant et restaurant les écosystèmes, les Conservatoires d’espaces naturels oeuvrent pour la préservation de la biodiversité et participent également à l’atténuation du changement climatique. Dans un objectif de préservation, de gestion durable et de restauration des écosystèmes à long terme, les Conservatoires développent des méthodes et ont l’ambition de mettre en oeuvre des projets dans le cadre du Label bas-carbone.
Nos leviers d’actions basés sur le Label bas-carbone
Les Conservatoires d’espaces naturels ainsi que leurs partenaires, dont la Fédération des Parcs Naturels Régionaux, développent des méthodes basées sur le cadre du Label bas-carbone, du Ministère de la Transition Écologique.
Les méthodes Label bas-carbone développées visent la restauration des écosystèmes riches en carbone et hébergeant une biodiversité exceptionnelle :

- Les tourbières avec la méthode pour la restauration hydraulique des tourbières dégradées
- Les forêts subnaturelles avec la méthode pour la libre évolution forestière
Deux autres méthodes sont en préfiguration :
- Les prairies permanentes
- Les marais régulés
Ces méthodes vont permettre de séquestrer du carbone sur le temps long, grâce à la gestion durable des sites après leur restauration. La mise en place de projets labellisés bas-carbone permettra à des acteurs de contribuer à la réduction des émissions de carbone en soutenant ces projets. Ces projets offrent également de forts co-bénéfices en matière de biodiversité.
Nos méthodes
La restauration hydraulique des tourbières dégradées

En partenariat avec :


Les tourbières sont des milieux gorgés d’eau en permanence, ce qui ralenti les processus de décomposition de la matière organique. Le carbone étant présent dans cette matière organique, ce milieu est un excellent atout pour stocker et séquestrer le carbone.
Cependant, les tourbières ont été largement drainées et exploitées durant le 19 et 20e siècle dans une perspective de valorisation économique. Cet assèchement provoque l’émission de carbone et fait disparaitre la biodiversité riche de ces milieux. En revanche, en restaurant le circuit naturel de l’eau dans ces milieux, on réactive la dynamique de séquestration du carbone et on préserve les espèces qui y vivent.

La méthode Label bas-carbone développée par le Pôle-relais tourbières de la Fédération des Conservatoires d’espace naturels, vise à restaurer le fonctionnement hydrologique des tourbières dégradées et à favoriser les espèces qui y vivent. De beaux exemples de restauration sont déjà à mettre en avant.
La libre évolution forestière

En partenariat avec :





Les forêts sont les écosystèmes terrestres dominants de notre territoire depuis la dernière glaciation. En France, les forêts séquestrent 76 % du dioxyde de carbone (Rapport national d’inventaire du CITEPA).
Les forêts métropolitaines ont été largement exploitées à partir du 18e siècle. C’est pourtant bel et bien dans les vieilles forêts que l’on retrouve les stocks de carbone les plus importants et une biodiversité forestière menacée (Cateau et al., 2015)
La méthode Label bas-carbone « Libre évolution forestière » développée par les Conservatoires d’espaces naturels et les Parcs naturels régionaux vise à favoriser le retour à l’évolution naturelle de certaines forêts aujourd’hui exploitables, en mettant fin à tout prélèvement de bois. A l’échelle des territoires, la méthode doit permettre de reconstituer un réseau de vieilles forêts favorable à la biodiversité et pouvant répondre à un objectif de constitution d’une trame écologique, dite « trame de vieux bois ».

La restauration des prairies

Les prairies sont des milieux semi naturels dont l’existence est liée à un usage agricole, souvent associé au pâturage ou à la fauche. Sans cette gestion, ces milieux évolueraient progressivement en forêt. Du fait de leur diversité, elles abritent une biodiversité remarquable et jouent également un rôle important de puit de carbone.
Cependant, leur surface a diminué de 30 % depuis 1960. Aujourd’hui, l’intensification des pratiques agricoles (ensemencement, amendement…) réduisent les richesses écologiques de ces milieux et dégradent leur fonction de puit de carbone. Le retournement des prairies permanentes à flore spontanée conduit, outre les impacts sur la biodiversité, à libérer le carbone stocké dans le sol.
La méthode va permettre de proposer des pratiques cohérentes pour la séquestration du carbone et compatibles avec les usages de ces espaces, notamment agricole

Les marais régulés

Le France hexagonale possède une grande diversité de types de tourbières. Parmi celles-ci, il est possible de distinguer les tourbières dont le fonctionnement hydrologique est en partie dicté par une gestion artificielle des niveaux d’eau. Il s’agit notamment des grandes tourbières de la façade atlantique : marais du Cotentin, de Brière, marais Poitevin etc ….
Ces milieux constituent une part très importante des stocks de carbone des tourbières françaises et sont probablement les plus émetteurs de GES du fait d’une gestion hydraulique incompatible avec la conservation des stocks de carbone et d’un usage agricole parfois inadapté.
Ces caractéristiques, en particulier la gestion artificielle des niveaux d’eau, nécessite le développement d’une méthode LBC avec des outils spécifiques et adaptés à ces contextes. C’est pourquoi la FCEN se positionne sur la rédaction d’une méthode LBC dédiée à ces milieux, qui ne sont pas éligibles à la première méthode mentionnée ci-dessus. Cette méthode est en préfiguration en 2025.
Actualités
Équipe
et contacts

Dylan Amiar
Chargé de mission Stockage Carbone et Biodiversité
Tel : 02 38 24 55 00

Grégory Bernard
Chargé de mission Carbone & Tourbières
Tel : 02 38 24 55 00

Théo Blon
Chargé de mission Stockage Carbone et Biodiversité
Tel : 02 38 24 55 00

Valérie Wiorek
Directrice Pôle-relais tourbières & PNA Chiroptères
Tel : 02 38 24 55 00

François Micheau
Directeur Programmes et Animation scientifique
Tel : 02 38 24 55 00

Thomas Stannard
Chef de projet Armées et Biodiversité
Tel : 02 38 24 55 00