
Nouvelle convention entre le ministère des Armées et la Fédération des Conservatoires d’Espaces Naturels : la biodiversité au cœur des terrains militaires
Le 26 septembre 2025, à l’occasion de la Semaine européenne du développement durable, le ministère des Armées et la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels (FCEN) ont signé, sur le camp militaire de Montmorillon (Vienne), une nouvelle convention de coopération pour la période 2025-2030.
Cette signature, en présence de Sylviane Bourguet, directrice de la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement (DTIE), marque la poursuite d’un partenariat exemplaire engagé depuis plus de 30 ans pour la préservation de la biodiversité sur les terrains militaires français.
Un partenariat historique pour la nature et la défense
Premier occupant du domaine public foncier de l’État, le ministère des Armées gère près de 275 000 hectares de terrains en France métropolitaine et outre-mer.
Ces espaces, souvent préservés des pressions urbaines, constituent de véritables réservoirs de biodiversité : plus de 80 % d’entre eux sont classés ou protégés au titre de l’environnement.
Depuis les années 1990, le ministère s’appuie sur l’expertise des Conservatoires d’espaces naturels (CEN) pour assurer une gestion écologique durable de ces milieux.
En 2009, la coopération a pris une dimension nationale avec la première convention-cadre, renouvelée une première fois en 2015, avant cette nouvelle étape majeure en 2025.
Des résultats concrets grâce aux projets européens LIFE
Au fil des années, cette collaboration a donné naissance à plusieurs projets européens emblématiques consacrés à la biodiversité sur les sites militaires :
- LIFE Défense Nature 2Mil (2012–2017)
- LIFE NaturArmy (2019–2024)
- LIFE La Valbonne (2019–2026)
Le projet LIFE NaturArmy, premier programme européen dédié à la gouvernance de la biodiversité sur des terrains militaires, a notamment permis de :
– améliorer la gestion des sites Natura 2000 militaires,
– développer des outils et protocoles adaptés aux besoins des armées,
– former plus de 650 agents civils et militaires aux enjeux écologiques,
– et renforcer la coopération entre les armées et les acteurs de la société civile.
En 2024, 47 sites militaires étaient engagés dans des conventions écologiques avec les CEN, dont 11 en Nouvelle-Aquitaine.
Amplifier la dynamique pour 2025–2030
La nouvelle convention signée à Montmorillon vise à poursuivre et renforcer cette collaboration autour de six axes stratégiques :
- Renforcer la connaissance de la biodiversité sur les terrains militaires,
- Adapter la gestion des milieux humides et aquatiques,
- Former et sensibiliser les agents aux enjeux écologiques,
- Identifier et financer de nouvelles actions environnementales,
- Développer la coopération avec les acteurs de la biodiversité, notamment en Outre-mer,
- Communiquer sur les actions menées pour valoriser le patrimoine naturel militaire.
Un objectif supplémentaire est d’ores et déjà fixé : concevoir un nouveau projet européen LIFE commun, en concertation avec les différentes directions et services des Armées.
Un partenariat gagnant-gagnant
Pour le ministère des Armées, cette coopération permet de maintenir la vocation opérationnelle des terrains militaires tout en répondant aux engagements environnementaux nationaux, notamment ceux inscrits dans les stratégies ministérielles de l’eau et de la biodiversité.
Pour la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, elle représente un levier majeur pour coordonner les actions de protection et de gestion écologique à l’échelle nationale.
Concilier défense et biodiversité
Cette nouvelle convention illustre une vision partagée : celle d’une armée responsable et engagée, capable de conjuguer préparation opérationnelle et préservation du vivant.
En prolongeant ce partenariat, le ministère et la FCEN affirment une conviction commune : la nature est aussi un atout stratégique, essentiel à la résilience des territoires et à l’avenir de la planète.