Des méthodes de gestion limitées
Les plantes exotiques envahissantes sont parmi les plus nombreuses dans les invasions biologiques et présentent de nombreux impacts. Pour freiner leur progression, plusieurs techniques sont utilisées : le contrôle mécanique (arrachage, fauche), le contrôle chimique (utilisation d’herbicides) ou encore la lutte biologique. Cependant, les méthodes mécaniques et chimiques sont souvent coûteuses, peu durables et parfois nuisibles à l’environnement, notamment pour le contrôle chimique.
Une alternative prometteuse : la lutte biologique
La lutte biologique consiste à utiliser des organismes vivants pour limiter le développement d’espèces envahissantes. Parmi les différentes approches, le contrôle biologique classique est le plus utilisé. Il repose sur l’introduction d’ennemis naturels de la plante ciblée, provenant de son aire d’origine, comme certains insectes, acariens ou champignons spécifiques.
Ces agents de contrôle s’attaquent uniquement à la plante visée, permettant de la réguler sans nuire aux autres espèces locales.
Crédits photos : Présence de Puccina komarovii var. glanduliferae sur une feuille de Balsamine de l’Himalaya (© S. Björn)

Une méthode reconnue à l’échelle mondiale
Depuis plus d’un siècle, plus de 550 agents de lutte biologique ont été introduits dans le monde, principalement en Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Nord. Malgré quelques erreurs passées, les avancées scientifiques en matière de protocoles d’analyses de risques ont permis de rendre plus fiable les programmes.
Le contrôle biologique est désormais reconnu comme une solution écologique, durable et économique pour gérer certaines plantes exotiques envahissantes, tout en réduisant la dépendance aux produits chimiques.
Et en Europe ?

Depuis 2010, plusieurs projets ont émergé en Europe, sur des espèces telles que la Renouée du Japon, l’Ambroisie ou l’Azolla fausse-fougère.
En France, le contrôle biologique classique est encore mal connu et les erreurs faites lors de certains programmes passés mène à une certaine réserve sur le sujet. Si cela est particulièrement le cas dans l’Hexagone, le contrôle biologique est pourtant déjà bien développé en Outre-mer, notamment à La Réunion et en Polynésie française, avec de bons résultats.
Crédits photos : Ophraella communa pourrait être un agent de contrôle biologique efficace pour l’Ambroisie à feuilles d’armoise (© Takahashiy)
Une synthèse pour mieux comprendre
En 2025, la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels a publié une synthèse sur le sujet. Ce document présente :
• les bases du contrôle biologique ;
• les projets en cours en Europe et en France ;
• les perspectives de développement de cette méthode dans l’Hexagone.
Basée sur plus de 90 références scientifiques, cette synthèse offre un tour d’horizon sur une approche innovante et prometteuse pour la gestion durable des plantes envahissantes.
En savoir plus sur la lutte biologique :




