L’agriculture, bien que source de pressions, est aussi porteuse de solutions pour agir face aux grandes problématiques de notre temps, étroitement liées entre elles : l’alimentation (quantité et qualité), l’effondrement de la biodiversité, la ressource en eau, le changement climatique…
Les multiples collaborations entre les Conservatoires d’espaces naturels et le monde agricole sont sources d’innovations et de transitions vers des systèmes et pratiques agro-écologiques plus favorables aux sols, à la biodiversité, à la ressource en eau, au stockage du carbone…
…Mais aussi à la viabilité des fermes!
Pertinence et urgence de renforcer les partenariats et les échanges entre agriculteurs et conservatoires d’espaces naturels
Les Conservatoires d’espaces naturels, soutiennent et accompagnent les pratiques agro-écologiques et les solutions fondées sur la nature dans tous les types de productions :
- Pragmatiques, ils travaillent avec tous les agriculteurs et tous les modèles agricoles.
- Dans une approche globale, ils s’intéressent avec l’agriculteur à tout son système d’exploitation et pas uniquement à quelques parcelles
La biodiversité ne peut pas se passer de l’agriculture et l’agriculture doit s’appuyer sur la biodiversité pour ouvrir de nouvelles perspectives. Nous devons entrer dans un système GAGNANT-GAGNANT !
Les milieux agricoles : terreaux fertiles mais fragiles, porteurs de services à la société
Des sols gérés par une agriculture durable rendent à la société de nombreux services : production alimentaire, stockage du carbone, maintien de la biodiversité, protection contre les risques, préservation de la ressource en eau mais aussi activités de loisir et globalement, participation à l’attractivité des territoires.
Pour cela, les Conservatoires d’espaces naturels, associations ancrées dans les territoires, soutiennent :
L’arrêt de l’artificialisation des terres
Les Conservatoires considèrent que l’artificialisation commence dès que la vie du sol est détériorée et souhaitent que le droit français et européen reconnaisse une valeur patrimoniale commune aux sols. Ils partagent et contribuent avec le monde agricole pour aller vers le « Zéro artificialisation nette ».
Des systèmes agricoles autonomes et économes, sources de revenus à hauteur du travail et services rendusmes à taille humaine
Les Conservatoires accompagnent des solutions s’appuyant sur les richesses naturelles, contribuant à la résilience des systèmes, devenant productifs à moindre coût, favorisant la biodiversité. Ils sont notamment impliqués dans des actions en faveur des prairies naturelles.
Des fermes à taille humaine
Ils considèrent que les « fermes à taille humaine », sont les plus aptes à préserver la biodiversité, la vitalité des territoires ruraux et le bien être des agriculteurs.
Le partage de l’eau
L’eau est un bien commun dont le partage doit être réfléchi à l’échelle globale afin d’assurer le bon fonctionnement du grand cycle de l’eau.
C’est pourquoi les Conservatoires d’espaces naturels agissent pour que :
- les choix soient arbitrés dans le cadre d’une vision partagée d’un territoire entre tous les usagers de l’eau ;
- les milieux humides agricoles soient préservés, restaurés et entretenus durablement ;
- les systèmes agricoles évoluent vers des pratiques, des cultures et des variétés économes en eau et que les solutions de stockage d’eau et d’irrigation soient réfléchies en fonction de cette priorité.
La mise à disposition des terrains des Conservatoires pour l’agriculture
Les Conservatoires par leur actions foncières contribuent à conforter des exploitations ou aident à installer de nouveaux agriculteurs en mettant à disposition des terrains. Ils contribuent également au soutien de l’élevage à l’herbe qui permet le maintien de permanentes et de parcours riches en biodiversité.
Une PAC ambitieuse rémunérant les systèmes vertueux
Les Conservatoires souhaitent contribuer à donner une nouvelle ambition à la PAC et à la déployer efficacement sur le terrain, en accompagnant notamment la mise en place des MAEC et tous les dispositifs permettant de renforcer les liens entre agriculture et biodiversité.
Les chiffres clés
1 100 agriculteurs sous contrat avec les Conservatoires d’espaces naturels, dont 300 baux ruraux à clauses environnementales, intervenant sur 1 400 sites (28 500 ha)
100 bergers travaillent sur les sites des Conservatoires d’espaces naturels, dont 14 sont salariés des Conservatoires
Opérateur ou animateur de 110 PAEC et MAEC, sur plus de 250 000 ha
40 diagnostics agroécologiques par an sur des exploitations agricoles
35 000 animaux, dont 1 000 animaux en propriété, constituant un cheptel pour favoriser une gestion agroécologique des sites naturels protégés du réseau
Implication dans 10 Plans nationaux d’actions en faveur d’espèces menacées inféodées aux milieux agricoles ou y jouant un rôle essentiel. Exemples :
- Outarde canepetière
- Plantes messicoles
- Pollinisateurs
Nos partenaires
- 60 projets communs avec les Chambres d’agriculture
- 90 lycées agricoles
- Un partenariat avec les SAFER
- 18 conventions de partenariats
- 1 convention nationale avec la Fédération nationale des SAFER
- 64 conventions de mise à disposition (850 ha)
- Un partenariat avec Terre de Liens
- 5 conventions locales
- 1 partenariat national avec la Fondation et la Fédération
LIFE Biodiv’Paysanne
La Fédération des Conservatoires d’espaces naturels est activement impliquée dans le projet LIFE Biodiv’Paysanne. Ce dernier est coordonné par le CEN Occitanie et vise à préserver la biodiversité dans les milieux naturels et agricoles de la région Occitanie. Il dédie un volet important à la transition agroécologique du territoire en s’appuyant sur des acteurs du monde agricole tels que SOLAGRO, Terre de Liens Midi-Pyrénées et Terre de Liens Languedoc Roussillon.
Ce volet agricole est réparti en deux grandes actions :
- Un accompagnement de 60 fermes pour une meilleure prise en compte de la biodiversité au sein de leur exploitation, via la mise en place d’un diagnostic qui croise les trois composantes socio-économiques, agronomiques et écologiques. Cette prise en compte sera propulsée par la rédaction et la mise en œuvre de recommandations à l’échelle de chaque exploitation afin d’améliorer le potentiel d’accueil de la biodiversité au sein même du système de production agricole ;
- L’expérimentation d’une Société Civile d’Exploitation Agricole (SCEA) dédiée à la valorisation des ressources naturelles et à la préservation de la biodiversité sauvage. L’objectif est de montrer qu’un autre modèle agricole est possible tout en préservant la biodiversité. Cette SCEA s’autofinancera par la production de foin de prairies naturelles, la collecte de semences locales sauvages avec ©Végétal Local et la réalisation de prestations de services pour l’ouverture de milieux naturels.
Les autres acteurs impliqués dans le projet sont l’ANA-CEN Ariège et le Conservatoire Botanique National Pyrénées et Midi-Pyrénées.
Pour plus d’informations
Présentation du LIFE Biodiv’Paysanne
Le projet LIFE Biodiv’Paysanne est un projet qui vise à préserver les espaces naturels, la faune et la flore locale de la région Occitanie, parmi les plus riches de France métropolitaine en termes de biodiversité, menacés par l’artificialisation des milieux, l’intensification de l’agriculture ou la déprise agricole qui laisse les sites à l’abandon. C’est un projet qui a débuté fin 2021 et qui se poursuivra jusqu’en 2027.
Il comprend un réseau de près de 300 sites, soit plus de 25 000 hectares, repartis sur l’ensemble de la région. Ces sites comprennent des écosystèmes variés tels que des landes, des prairies, des pelouses sèches, des forêts, des zones humides ou encore des exploitations agricoles.
Différentes actions seront mises en place tout au long du projet :
- De la restauration de milieux naturels afin qu’ils retrouvent un état de conservation favorable ;
- De l’achat de sites et du conventionnement avec des propriétaires afin d’élargir le réseau d’aires protégées ;
- L’élaboration de plans de gestion multi-sites afin de mutualiser les acteurs et les outils de préservation ;
- Un volet important dédié à la transition agroécologique du territoire :
– Un accompagnement de 60 fermes pour une meilleure prise en compte de la biodiversité au sein de leur exploitation, via la mise en place d’un diagnostic qui croise les trois composantes socio-économiques, agronomiques et écologiques. Cette prise en compte sera propulsée par la rédaction et la mise en œuvre de recommandations à l’échelle de chaque exploitation ;
– L’expérimentation d’une Société Civile d’Exploitation Agricole (SCEA) dédiée à la valorisation des ressources naturelles et à la préservation de la biodiversité sauvage.
Le projet s’appuie sur un partenariat avec des acteurs engagés composé d’associations environnementales, de collectivités, de gestionnaires d’espaces naturels, de centres de formation, d’acteurs du monde agricole et d’agriculteurs, qui luttent pour la préservation de la nature et œuvrent pour une transition agroécologique de leurs méthodes de production. En effet, le LIFE Biodiv’Paysanne est coordonné par le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie, accompagné de 6 bénéficiaires associés, l’ANA-CEN Ariège, la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, le Conservatoire Botanique National des Pyrénées et de Midi-Pyrénées, SOLAGRO, Terre de Liens Midi-Pyrénées et Terre de Liens Languedoc-Roussillon. Il est financé par la Commission européenne ainsi que par la Région Occitanie, l’Agence de l’eau Adour-Garonne et le Ministère de la transition écologique (DREAL Occitanie).
La prise en compte de la biodiversité à tous les niveaux d’usage est nécessaire. Il est primordial d’agir dans un but commun en produisant durablement avec des pratiques respectueuses de l’environnement afin de continuer de profiter des paysages et des espèces incroyables que la nature nous offre au sein de la région Occitanie.
Rôle de la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels dans le projet
- Contribution aux actions de communication et de diffusion des résultats à destination du grand public, des élus et des décideurs, des acteurs agricoles et des gestionnaires d’espaces naturels ;
- Mise en réseau entre les différents acteurs, au niveau national mais aussi européen ;
- Valorisation du projet au sein du réseau des Conservatoires et des actions mises en œuvre.